Les championnats d'Europe de patinage artistique à Bratislava

Marina Anissina et Gwendal Peizerat

Même Marina Anissina et Gwendal Peizerat peuvent perdre l'équilibre en compétition !!!

 
Cécile aussi sur la glace


Sarah Abitbol et Stéphane Bernardis

  Stanique Jeannette
  


Vanessa Gusmeroli n'a pas atteint ses objectifs...

Patinage: la France, une exception dans l'Europe du patinage

par Paul Miquel (28 janvier 2001)

BRATISLAVA (Reuters) - Malgré la médaille d'argent décevante remportée par Marina Anissina et Gwendal Peizerat, le bilan de la délégation française aux championnats d'Europe de patinage artistique est très satisfaisant.

Avec le bronze de Sarah Abitbol et Stéphane Bernadis en couples et celui de Stanick Jeannette - une surprise - chez les messieurs, l'équipe de France rapporte trois médailles de Bratislava et continue d'exercer son rôle de nation d'exception dans l'Europe du patinage dominée par la Russie.

"C'est un bilan exceptionnel", a souligné Didier Gailhaguet, le président de la Fédération française des sports de glace (FFSG). "Cela prouve que la politique du haut niveau mise en place par la fédération fonctionne bien."

Au classement des nations, la France est troisième, derrière la Russie (huit médailles, dont trois d'or) et l'improbable délégation italienne (une médaille d'or).

"Sans la France, ces championnats d'Europe auraient été ennuyeux", a ajouté le président de la FFSG. "Le style de patinage français, qui fait exception, demeure très créatif, en marge du style russe dominant partout ailleurs. Sans la France, le patinage européen n'aurait pas la dimension qui est la sienne aujourd'hui."

Avec trois médailles, les championnats d'Europe de Bratislava sont les troisièmes meilleurs championnats d'Europe de l'histoire du patinage tricolore, après les éditions de 1961 et 1993.

En dépit du passage à vide de Vanessa Gusméroli, seulement neuvième chez les dames, les performances des Français sur la glace slovaque sont enrichissantes.

Grâce à leur inexpugnable volonté, Sarah Abitbol et Stéphane Bernadis sont montés pour la cinquième fois de leur carrière sur la troisième marche d'un podium européen.

"Ils ont été médaillés de bronze au dernier Mondial", a noté Didier Gailhaguet. "Ils ont prouvé qu'ils avaient encore progressé. Stéphane Bernadis a notamment fait preuve d'une extraordinaire détermination lors du programme libre."

Mais pour espérer conserver leur rang mondial, les Parisiens devront franchir de nouveaux obstacles techniques et les intégrer rapidement dans leur programme.

"Il faudrait qu'ils continuent leur travail chorégraphique", a noté Jean-Roland Racle, le directeur des équipes de France. "Ils réussissent le triple axel lancé très régulièrement à l'entraînement. Il faudrait qu'ils le passent en compétition."

Egalement sélectionnés, Sabrina Lefrançois et Jérôme Blanchard ont récolté une cinquième place très prometteuse. Les jeunes patineurs entraînés depuis l'été 1999 par Annick Gailhaguet ont été reçus avec mention à l'occasion de leur première sortie européenne.

Vice-champions de France, ils ont effectué à Bratislava un bond technique phénoménal. Ils prépareront le Mondial de Vancouver, à Montréal.

Chez les messieurs, la médaille de bronze gagnée par Stanick Jeannette fut à n'en point douter la bonne surprise de ces championnats d'Europe.

"Il s'agissait seulement de ses deuxièmes championnats d'Europe", a expliqué Didier Gailhaguet. "Il est en train de franchir un palier exceptionnel et sa marge de progression est énorme : il est passé de la neuvième à la troisième place en une seule année."

Anciennement connu pour son dilettantisme, Stanick Jeannette a démontré à Bratislava toute l'étendue de ses qualités. Troisième derrière les Russes Evgueni Plouchenko et Alexeï Yagoudine, sans avoir tenté de quadruple, le Français de 24 ans sait qu'il lui faudra passer un "quad" s'il envisage de briller à Vancouver.

"Il passe des quadruples phénoménaux à l'entraînement", remarque Didier Gailhaguet. "Si son esprit se coordonne enfin avec son corps, il deviendra un très grand."

Ce renouveau masculin du patinage français a également été marqué par la belle huitième place de Frédéric Dambier, dont la sélection pour le Mondial dépendra de la prestation de Vincent Restencourt au championnat du monde juniors.

Décevants médaillés d'argent d'une compétition qui ne devait pas leur échapper, les champions du monde de danse sur glace, Marina Anissina et Gwendal Peizerat, ont laissé filer leur titre européen au profit des Italiens Fusar-Poli/Margaglio.

A quinze secondes de la fin de leur danse libre, les Français ont chuté et perdu tout espoir.

"A cause d'une erreur majeure, quasiment humiliante, ils font deuxièmes", a constaté Didier Gailhaguet. "C'est rageant car les Italiens méritaient d'être quatrièmes. Mais cette chute est l'occasion idéale pour faire les ajustements nécessaires avant le Mondial. Les délais sont très courts mais il faudra qu'ils envisagent de faire une petite révolution en un minimum de temps."

"La Fédération va mettre une véritable stratégie de commando en place", a ajouté le président de la FFSG. Des erreurs de préparation ont été commises. "Cette relative claque va être très salutaire pour l'avenir. Il vaut mieux être champion du monde que d'Europe. Un changement radical est maintenant nécessaire." Alinéa/PAM/CBE