Germiny
(Meurthe et Moselle)
Le nom de Germiny au cours des siècles
Historique
De nombreuses découvertes Gallo-romaine ont été faites sur le territoires de Germiny, notamment plusieurs métairies. A cette époque, une voie romaine traversait la localité allant de Sion à Toul. Cette voie est connue sous le jolie nom de "Chemin de la Blanche-Dame". Cette appellation est liée à une légende que l'ont retrouve sous différentes formes dans plusieurs localités (1).
Le promptuaire de Germiny
Qu'est-ce qu'un promptuaire ? Le Larousse nous dit ceci = Manuel abrégé : un promptuaire de droit.
Dans le Journal de la société d'archéologie du musée lorrain de septembre-octobre 1865 que Monsieur le curé de Germiny possède un petit volume (le promptuaire de tout ce qui est advenu, plus digne de mémoire, depuis la création du monde jusques à présent, etc. Paris, 1579) qui s'est transmis de père en fils dans une famille du village et sur lequel différents membres de cette famille ont consigné les événements dont ils avaient été témoins, ou qui s'était passés, soit de leurs temps, soit auparavant....
Ce document comporte environ 450 pages. Il y manque quelques feuillets du début.
L'article du Journal de la société d'archéologie du musée lorrain indique le contenu du document, à savoir =
"1° Une «table des histoires contenues en ce livre» dans laquelle sont indiqués plus de huit cents faits.
2° Un avis «Au lecteur» qui débute ainsi : «Amy lecteur, ie n'ay seulement esté curieux de mettre en ce petit livre par année l'événement des histoires y contenues, mais par mois et iour précis, ayant aussy (en fin de chacune) noté le nom de l'aucteur, duquel ie l'ay tirée, et bien souuent (souvent) ay cité deux ou trois aucteurs à vne seule histoire, non point que ce soit qu'ils en parlent tous amplement, mais parce que aucuns d'iceux, comme en passant, ont seulement cité le iour et année, qui est ce que ie demande le plus...»
3° «Noms des avthevrs (auteurs) au liures (livres) desquels ont été extraites les histoires contenues en ce liure.»
4° «Foire de France» et «autres foires de diuers (divers) lieux et contrées. »
5° «Extraict du Privilège du Roy. Il est permis à Jean de Bordeaux, marchand Libraire en l'Université de Paris, d'imprimer ou faire imprimer, vendre et distribuer ce petit liure intitulé le Promptuaire, etc...... Donné à Paris, le 13 febvrier 1579. Par le Conseil, De l'Estoille.»
6° Ici seulement commence le Promptuaire proprement dit, disposé par mois et commençant par celui de janvier.
7° L'ouvrage se termine enfin par un «Mémoire des événements de plusieurs et diverses choses notables, desquelles ne se peut bonnement citer le iour précis, sinon l'année.»
Il semble que ce promptuaire ne soit arrivé à Germiny que vers la première moitiè de XVIIIe siècle. En effet, les événements de Germiny qui y sont consignés ne remontent pas avant le XVIIIe.
Les trois châteaux
Le château d'en-bas
Les anciens de Germiny (au 19e) se souvenaient d'avoir vu, dans les près, c'est-à-dire à 150 mètres environ du ruisseau de l'AR et du chemin de Crépey, quelques bâtiments de ferme encore habités, deux pans de mur, hauts de 7 à 8 mètres, d'un ancien gros donjon carré. Aujourd'hui, plus rien ne subsiste en surface. Les près recouvrent les fondations de l'antique forteresse. Dans la Communes de la Meurthe nous pouvons y lire une description sommaire de ce château : "Une grande tour à main gauche de l'entrée du château, ainsi qu'elle se contient et consiste en bastiment de hault en hault, avec l'entrée de la muraille de front dedans la court par une porte qui y est jusques à la muraille de front, tirant à la courtine du derrière vers le jardin". Comme beaucoup d'autres château, durant la période de la guerre de trente ans (1636-1640), ce château eut à subir le sort des forteresse de la Lorraine, qui furent rasées ou démantelées par ordre de l'ombrageux ministre de Louis XIII.
Le château-Emmy
Ce château est signalé pour la première fois lors du dénombrement de 1534.
L'antique manoir, sur les ruines duquel ont été greffées les constructions actuelles, s'élevait sur un plan rectangulaire d'environ 75 mètres de long sur 70 mètres de large.
Ce château au jour d'aujourd'hui, n'a pas totalement disparu. Il est situé à proximité immédiate du village de Germiny, à main droite lorsque l'on arrive par la route de Crepey. La porte à mâchicoulis à disparue définitivement lors de travaux en 1875.
Cet ancien château est occupé actuellement par une ferme importante.
Le château-d'en-Haut
De construction féodale, il est, pour le donjon (il n'en reste pratiquement plus rien aujourd'hui) plus particulièrement, du XIIe siècle. Au siècle suivant, il fut très remanié et fut pourvu de plusieurs tours rondes aux angles, dont les deux de la façade encore visibles de nos jours. A l'époque de la guerre de trente ans, le château comportait 5 tours rondes, le donjon carré, le corps de logis principal, la maison-forte de Clefmont et les Loges.
Le corps de logis fut reconstruit au commencement du XVIIIe siècle pour en faire une maison de plaisance. C'est à cette époque que disparurent trois des tours rondes. Le corps de logis nouveau avait deux étages et possédait une cave destinée à engranger les produits de la vigne.
Le corps de logis dont la construction vient d'être évoquée a été découronné vers 1830 à partir du premier étage.
Façade restituée (1830)
Les deux tours sur la façade
Rez-de-chaussée (1830)
Sur le devant du château, on voit encore une terrasse élevée, séparée du château par un profond fossé que l'on franchissait à la faveur d'un beau pont en pierres de taille. Cette terrasse porte, à Germiny, le nom de Clairemont ; c'est aussi celui que l'on donne au grand bâtiment qui la limite du côté nord.
Les deux croquis présentés ici, réalisés par E. OLRY nous donne une idée assez précise sur l'aspect du château à cette époque (1830). Pour ce qui est de la façade principale actuelle du corps de logis, elle n'offre, selon moi, plus rien de remarquable. Ce corps de bâtiment est transformé en plusieurs habitations particulières.
Pont et fossé devant le château
Le village
Un grand nombre de maisons de Germiny sont anciennes. Une visite pédestre de la localité nous fera découvrir bon nombres d'entre-elles.
Vous pourrez y voir, par exemple, l'ancien magasin à sel (Rue du Chêne) avec sa petite fenêtre par laquelle l'employé vendait sa marchandise. Ce guichet, selon le descriptif fait par E. OLRY, devrait être surmonté d'une croix de Lorraine. Cette croix a aujourd'hui disparue. Sur la façade de cette maison, nous remarquons une croix. Elle nous rappel l'accident mortel survenu à un ouvrier couvreur du nom de TOUSSAINT, en 1663, en tombant de la toiture de cette maison.
Ancien magasin à sel
Croix commémorative du décès du Sieur TOUSSAINCT
Dans la rue principale, face au château-d'en-Haut, nous pouvons voir, dans une niche sur la façade de l'une des premières maisons, Sainte-Anne tenant la Vierge enfant sur les bras.
Durant la promenade dans le village, vous pourrez découvrir bien d'autres petits détail sur la façade de plusieurs maisons.
L'église, telle que nous la voyons actuellement, remonte à la fin du XVIe siècle.
La tradition prétend que la tour du clocher participait autrefois à la défense du château-d'en-Haut tout proche. L'entrée actuelle n'existait pas et que l'on pénétrait dans l'église par une porte latérale.
Lors de la visite de l'église, nous remarquons très vite une particularité du sol. Celui-ci est en pente.
Sur le sol de la nef, il y a un peu plus d'un siècle, il était possible d'y voir de nombreuses pierres tombales ainsi que trois dans l'avant-coeur. Elles ont toutes disparues à la suite de précédents travaux.
Très récemment, tout l'intérieur de l'église a été restauré.
Façade de l'église
Dès l'entrée franchie, nous voyons à droite, l'escalier en colimaçon, très étroit, qui permet de monter dans la tour.
Dans le coeur, voyez le maître-autel en bois joliment décoré, à sa base d'une fresque, et au dessus trois statues (en bois), regardant dans trois directions.
Partie inférieur du maître autel
A gauche du maître-autel, le reste d'un tombeau du XVe siècle.
Tombeau
Dans la chapelle seigneuriale qui date du XVe siècle (à droite du maître-autel), convertie en sacristie, on remarque à la clés de voûte, l'écu de Germiny.
Ancienne chapelle Seigneuriale (Sacristie actuelle)
Notes
(1) Cette légende de Germiny vient que l'on prétendait autrefois avoir vu, pendant les nuits obscures, une dame blanche, être fantastique, qui suivait la voie romaine pour aller de Toul à Sion et Vaudémont et s'en retourner.