oryginał po polsku tu (cet entretien a été mené en polonais)

Deux langues c'est une base

Entretien avec Alain Schneider, directeur adjoint de l'Institut français de Cracovie, co-organisateur de la VIII^e Journée européenne des langues à Cracovie.

- Combien faut-il connaître de langues étrangère aujourd'hui pour pouvoir se dire polyglotte ?

- La politique de l'Union européenne est que chacun soit en mesure de comuniquer en deux langues étrangères. Bien sûr, l'une sera l'anglais, et la seconde pourra être le français, l'allemand, l'italien, l'espagnol, etc. Ce niveau devrait être atteint par tout élève à l'issue de ses études secondaires. Et pour se prévaloir du titre de polyglotte aujourd'hui, vous avez donc besoin de connaître une troisième langue.

- Comment avez-vous appris sept langues?

- L'apprentissage et le travail. J'ai appris le polonais, le slovaque, le tchèque, le croate, le chinois. Au lycée, j'avais l'allemand comme première langue vivante, avant d'aborder l'anglais. Je pense que c'est mieux de commencer l'apprentissage par une langue autre que l'anglais. D'autant plus maintenant que l'anglais est présent partout. Si on commence par une langue plus "difficile" - ou moins présente en Pologne ou ailleurs dans le monde - l'apprentissage aura des résultats finalement plus notables.

- Et comment garder les compétences acquises à l'école ou dans un cours de langues, si on n'a pas l'occasion de pratiquer ?

- Aujourd'hui, cela ne pose plus de vrai problème. on a tous accès à des télévisions étrangères, à des livres, à des journaux. Chaque institut culturel européen propose un large éventail de manifestations qui présentent au public les personnalités, l'histoire et les langues. Par exemple, l'Institut Français de Cracovie a présenté en septembre une exposition consacrée à Victor Hugo. Nous avons présenté un fait peu connu : quand Victor Hugo est devenu membre du Parlement français en 1846, la première chose qu'il dit à la tribune de la Chambre des Pairs, c'était sur la Pologne. C'était la fin de la ville libre de Cracovie et le célèbre Français a voulu faire une geste important de solidarité.

- Selon les statistiques, en Pologne la moitié des gens ne peuvent pas communiquer efficacement dans quelque langue étrangère que ce soit. Et en France c'est mieux?

- En France, la langue anglaise est une langue étrangère, comme en Pologne, et tous les jeunes Français ne parlent pas anglais. il faut convaincre les gens que l'objectif de l'apprentissage des langues n'est pas de devenir philologue ou de parler parfaitement, mais bien d'arriver à communiquer.

- Apprendre le polonais a été difficile pour vous ?

- Vous avez, j'avais commencé par apprendre le chinois, alors non. Mais bon, peut-être que c'était mieux que cette interview ne soit pas en direct à la radio (rire).

Interview: Paulina Polak